Derrière ce titre provocateur (on peut être au chômage et néanmoins trouver un emploi) se cache une réalité : vous intéressez moins les recruteurs (qu'ils oeuvrent au sein d'un cabinet de recrutement ou d'une entreprise), dès lors que vous êtes sans emploi. Il y a à cela de multiples raisons.
Cette situation n'a malheureusement rien de nouveau. A l'époque où le chômage était exceptionnel, être sans emploi pouvait signifier que l'on était incompétent, ou que l'on avait commis une faute. Avec le temps, le chômage est devenu tristement banal, mais le stigmate est resté : le bénéfice du doute profite au recruteur, pas au candidat.
Les recruteurs n'ont en général accès qu'à des moyens indirects de vérifier vos compétences et vos aptitudes : un diplôme garantit que vous détenez les connaissances correspondantes, et un emploi signifie que vous êtes jugé apte à l'occuper par une entreprise. Etre sans emploi vous prive d'une garantie importante aux yeux d'un recruteur. Que vous ayez été licencié pour des raisons purement économiques n'y change rien.
Un candidat qui est encore en poste ne postule en général qu'aux postes qui l'intéressent vraiment, alors qu'un candidat sans emploi sera davantage enclin à accepter n'importe quel poste : c'est du moins le raisonnement que semblent tenir certains recruteurs.
Chaque offre d'emploi publiée fait l'objet de centaines, voire de milliers de candidatures. Un moyen facile et rapide d'effectuer un premier tri consiste à écarter d'emblée les CV de chômeurs. Une discrimination peut-être illégale, mais bien réelle. Dans certains pays comme les États-Unis, certaines annonces précisent même que les personnes sans emploi ne doivent pas postuler.
Dans le contexte actuel, les sociétés recherchent des candidats qui soient idéalement opérationnels dès leur prise de poste : un candidat resté sans emploi pendant plusieurs mois a pu voir ses compétences s'émousser (un peu comme lorsque l'on rechausse des skis après un an sans voir la neige). C'est une autre raison pour laquelle la réticence des recruteurs à l'égard des chômeurs augmente significativement après quelques mois de chômage.
Enfin, il est généralement moins valorisant pour un recruteur externe de présenter à son client (l'entreprise qui recrute) un candidat au chômage qu'un candidat en poste qu'il est allé chercher et convaincre.
Alors, que faire ? Si l'on est en poste et que l'on rêve de démissionner, il peut être urgent d'attendre d'avoir trouvé un autre poste avant de claquer la porte. Si l'on est au chômage et que les mois passent, continuer d'exercer ses compétences dans un contexte bénévole (association) ou comme travailleur indépendant, quand c'est possible, peut être un moyen d'éviter de voir le "trou dans le CV" s'agrandir au point de compromettre les chances de retour à l'emploi.
Ecrit par Lionel Ancelet.
Qu’on soit en poste ou pas, la clé est de postuler à un emploi qu’on a envie d’occuper en établissant une stratégie pour le décrocher. Evidement il ne faut pas se présenter en disant qu’on est au chômage ou qu’on ne fout rien si on est sans emploi...
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