ABC Compétences

6 novembre 2011

Candidatures spontanées : premier canal de recrutement en France

D'après un récent article du Nouvel Économiste, les candidatures spontanées sont le premier canal de recrutement en France. Que l'on pose la question aux candidats ou aux entreprises, la réponse est la même. Entre un quart et un tiers des embauches seraient conclues suite à une candidature spontanée (36% selon certains).

Le premier réflexe, quand on cherche un emploi, est la plupart du temps d'éplucher les offres, accessibles par centaines sur internet, et de répondre à celles qui nous intéressent. Il y a pourtant d'autres façons de décrocher le Graal du CDI : consulter son réseau de relations, passer par l'intérim ou un CDD, se faire connaître auprès d'un cabinet de recrutement... et postuler de manière spontanée, directement auprès d'une entreprise.

Pour une entreprise qui cherche à pourvoir un poste, passer par un cabinet de recrutement peut sembler long et coûteux. En France, ce ne sont d'ailleurs qu'environ 20% des embauches qui sont réalisés avec l'aide d'un cabinet extérieur, les 80% restants étant réalisés en direct par les entreprises elles-mêmes (au Royaume-Uni, ces proportions sont à peu près inversées). Les entreprises peuvent bien entendu publier elles-mêmes une annonce, et ne se privent pas de le faire. Elles peuvent aussi puiser dans leur vivier de CV, constitué à partir des candidatures reçues dans les mois précédents, qu'il s'agisse de réponses à des offres, ou bien de candidatures spontanées.

Les entreprises les plus grandes ont en général la plus grande notoriété, et suscitent donc davantage de candidatures spontanées que celles de taille plus modeste. Elles sont également mieux équipées en termes de système d'information, avec des logiciels spécialisés, incorporés au portail Internet de l'entreprise, et permettant de gérer aussi bien la publication d'offres d'emploi que le recueil de candidatures, spontanées ou non. Une entreprise qui ne donnerait pas la possibilité de déposer une candidature spontanée sur son site web donnerait d'ailleurs une image négative et fermée, et pourrait même être soupçonnée de manquer de dynamisme, voire d'être en récession, puisqu'elle "refuse" toute candidature ! Quant à celles qui ont l'heur de les accepter et d'en recevoir, il leur incombe de les faire fructifier, c'est-à-dire de ne pas se contenter de les accumuler comme un trésor de guerre, mais bien de les faire vivre, à l'instar des cabinets de recrutement, dont c'est le métier.

Avec l'avènement d'Internet, les entreprises ont vu le nombre de candidatures spontanées augmenter année après année, et certaines en reçoivent aujourd'hui plus d'une centaine par jour. Comme il est évidemment difficile d'examiner en détail chaque CV reçu, il est stocké dans une base de données, et n'en sera généralement extrait et consulté qu'à l'issue d'une recherche par mots-clés. D'où l'importance de s'assurer que le CV que l'on envoie contient bien les mots-clés qui feront mouche.


Pour un candidat, envoyer une candidature spontanée peut parfois s'avérer être un numéro d'équilibriste. A moins d'avoir un parcours très linéaire et une spécialité pointue, un candidat plutôt généraliste au parcours plus atypique devra choisir comment se positionner sur son CV, alors que le positionnement (et donc les informations mises en avant dans le CV et la lettre de motivation) est imposé dans le cas d'une candidature en réponse à une annonce.

Qu'en est-il dans les autres pays ? Il semblerait que les pratiques varient selon les cultures. Au Royaume-Uni, où le recours aux cabinets de recrutement et agences de placement est beaucoup plus répandu, seuls 20% des embauches seraient conclues grâce à une candidature spontanée. En Espagne, l'écart est plus faible, mais le canal d'embauche le plus important semble être le réseau relationnel.

Et vous, comment avez trouvé votre dernier job (si vous êtes candidat) ou votre dernier candidat (si vous être recruteur en entreprise) ?



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