Leadership bien ordonné commence par soi-même.

CC - ian antonio patterson

Si le leadership consiste à savoir conduire d'autres individus vers un objectif partagé, qu'en est-il de la relation qu'un leader entretient avec lui-même ? Si l'on peut s'attendre à ce qu'un leader soit capable de comprendre et de motiver ceux qui l'entourent, est-il concevable d'imaginer qu'il soit aveugle à lui-même ?
La réponse à cette question est bien entendu négative, et un leader ne peut se contenter de connaître quelques techniques glanées ici et là dans les livres de management. Il doit travailler continuellement à son propre développement, pour développer certaines qualités et comportements.

Qu'est-ce qu'un "bon leader" ?

CC - jirka matousek

On a pu longtemps croire qu'être un "bon leader" était inné, que cela dépendait uniquement de la personnalité, ou que certaines circonstances pouvaient révéler le leader enfoui en tout un chacun. On a pu croire aussi qu'il suffisait d'apprendre des techniques et de les appliquer. Pourtant, rien de tout cela n'est suffisant. En effet, comment espérer inspirer les autres à partager sa vision et à en faire une réalité, si on ne les comprend pas ? Et comment espérer comprendre les autres, si on ne se comprend pas soi-même ?
C'est pourquoi l'une des premières habitudes qu'un aspirant leader doit développer est celle de la pensée réflexive. C'est-à-dire, de développer une conscience de soi, de ses pensées, de ses émotions, de ses ressentis. Mais aussi, de ses comportements, et de la manière dont ils sont perçus par l'entourage. Une précieuse source d'informations est l'entourage lui-même. Il est possible de lui demander directement du feedback, de manière informelle en lui posant des questions, ou de manière plus formelle à l'aide d'un questionnaire de type 360°. Il est également possible d'obtenir un feedback indirect, en étant attentif à ses réactions : comment réagit-il à mon comportement ? On peut même se demander si l'on serait prêt à suivre un leader qui se comporterait... comme soi-même !

Se développer comme leader

CC - bgottsab

Repérer ses comportements les plus fréquents constitue une première étape. On peut ensuite se demander quelles croyances en sont à l'origine. Par exemple, une difficulté à déléguer peut, paradoxalement, provenir d'un manque de confiance en soi. Surmonter son appréhension et déléguer malgré tout peut alors habituer à lâcher prise, à faire confiance à autrui, et finalement à soi-même. C'est ainsi que, en ajustant ses comportements, on peut agir sur ses croyances.

D'une manière générale, qu'est-ce qui contribue au développement personnel et professionnel ? On peut identifier 3 catégories :

• Acquérir de nouvelles connaissances. Même si leur utiliité immédiate n'est pas apparente, elles viendront enrichir, de manière parfois inconsciente, la manière dont on aborde les situations nouvelles.
• Développer de nouveaux talents. Par exemple, l'art de poser des questions qui aident l'autre à réfléchir et à progresser.
• Avoir de nouvelles expériences. Par exemple, passer du temps dans un pays étranger, préparer et animer une présentation sur un sujet qui nous passionne (ou pas).

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On peut aussi décider de consacrer un peu de temps à limiter ce qui pourrait nuire à notre leadership. Par exemple, jouer à des jeux vidéos pour s'habituer à prendre des décisions rapides, prendre des cours de chant pour mieux maîtriser sa voix, pratiquer un art martial pour améliorer sa posture physique...

Ce n'est qu'en expérimentant soi-même la conscience de soi et la conduite de son propre changement que l'on pourra développer son empathie vis-à-vis des autres et une nécessaire flexibilité comportementale.

Auteur : Lionel Ancelet - Accompagnement & Formation

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