ABC Compétences

15 novembre 2012

Un super job ? Ce n'est pas pour vous !

CC - Sherene Hustler
Si nous en croyons Larry Smith, professeur d'économie à l'Université de Waterloo, au Canada, la plupart d'entre nous échouerons lamentablement à connaître la joie d'un "super job", d'une "super carrière". Pourtant, nous connaissons tous la recette. Elle est disponible sur Internet, et nous tous avons vu, voire revu, la vidéo. Mais au moment d'agir, nous renonçons. Parce que nous nous trouvons une foule d'excuses. Et que nous nous contentons de suivre les règles. Alors, que se passe-t-il ?

Reprenons depuis le début : qu'est-ce qu'un super job, le job de nos rêves ? C'est celui que nous ferions gratuitement (du moins, s'il n'y avait pas le loyer et les factures à payer). Celui qui nous ferait sortir du lit avec enthousiasme, le matin, même s'il fait gris et qu'il pleut à l'extérieur. Celui qui ne nous donnerait pas vraiment l'impression de travailler, mais plutôt de nous amuser, et d'être, en plus, payé pour le faire !

Le secret pour un super job

Et la recette, quelle est-elle ? Steve Jobs nous l'a donnée, par exemple à l'occasion de son célèbre discours à l'Université de Stanford. D'autres avant lui, et après lui, comme Daniel Pink, l'ont répétée : suivez vos rêves, suivez votre passion, suivez ce qui vous fascine plus que tout au monde. A l'âge de l'Internet, nous n'avons plus d'excuse pour ne pas la connaître. Cette vidéo du discours de Steve Jobs a été vue plus de 15 millions de fois, et ce n'est pas la seule copie disponible... Alors, si nous connaissons la recette, pourquoi ne l'appliquons nous pas ?

CC - Amani Hasan
C'est que nous nous trouvons tellement d'excuses ! Par exemple : Oui, mais moi, je n'ai pas de chance, et il en faut, de la chance, pour réussir. OK. Quoi d'autre ? Seuls les génies peuvent réussir, et moi, je ne suis pas un génie. Hum, bon. Et puis ? Il faut être très compétent, et moi je ne sais rien faire de spécial. Ah bon ? Et encore ? Il faut être un peu fou, et moi je suis désespérément normal. Si vous le dites... Et quoi d'autre ? Il faut se passionner pour quelque chose, et moi j'ai juste des centres d'intérêt. 
Pour une fois, je suis d'accord avec vous. S'intéresser à quelque chose ne suffit pas. Quelquefois, des clients me disent, alors que nous réfléchissons ensemble à des pistes d'évolution professionnelle, à l'occasion d'un bilan de compétences : Ah oui, ça, ça pourrait m'intéresser. Ce à quoi je me dois de répondre : ça pourrait vous intéresser ? Désolé, mais ça ne suffit pas. Ou, à la rigueur, pour un job alimentaire, quelque chose que vous feriez à côté de votre passion, ou bien en attendant le grand feu d'artifice. Et si vous vous demandez ce qui vous passionne, et que face à une feuille blanche vous restez à court d'idées, il vous suffit peut-être regarder du côté de ce que vous faites... quand vous n'avez rien de spécial à faire, c'est-à-dire : rien d'utile, ni d'obligatoire. Car ce qui tend à remplir les blancs de votre emploi du temps est sans doute important pour vous.

Des excuses... et des peurs

Et puis, nous n'avons pas que des excuses pour nous mettre des bâtons dans les roues. Nous avons aussi des peurs : peur de l'échec, peur du ridicule si nous échouons, ou même simplement si nous parlons de ce qui nous passionne vraiment. Peur, parfois, du succès, comme si nous ne le méritions pas, qu'il n'était pas pour nous. Pourtant, pour accéder à un super job, nous ne restons pas les bras croisés : nous faisons tout ce qu'on nous a dit : nous travaillons dur, nous obéissons aux règles, nous avons des centres d'intérêts... Et si nous n'avons pas (encore) trouvé notre passion, peut-être est-ce faute d'avoir suffisamment cherché, d'avoir suffisamment exploré, d'avoir assouvi notre curiosité naturelle (celle que l'école se charge, le plus souvent avec succès, d'éteindre soigneusement chez chaque enfant).

CC - Jin Thai
Quand nous avons trouvé notre passion (si nous l'avons trouvée), il nous reste souvent l'excuse suprème : l'importance des relations humaines. Nous voulons être de bons amis, de bons époux, de bons parents... Et ainsi, le jour où l'un de nos enfants nous déclare, tout content : Ça y est, je sais ce que je veux faire plus tard, je veux devenir magicien, et faire des tours de magie sur une scène ! notre réponse est toute prête, parce que nous lui disons : Magicien ? Mais c'est risqué, tu sais, ça ne paie pas beaucoup, et toi qui est doué pour les maths, tu devrais... Mais il nous interrompt, et ajoute : Mais c'est mon rêve ! Et là, bien sûr, nous ne pouvons pas répondre : Si c'est ton rêve, alors vas-y. Fais comme moi. Parce que la seule réponse honnête serait : Moi aussi j'avais un rêve, tu sais. Mais j'ai eu la trouille. Mais...

Voilà pourquoi la plupart d'entre nous n'aurons jamais le job de nos rêves. A moins que.

A moins...

Auteur : Lionel Ancelet - Accompagnement et Formation

Source : vidéo originale de Larry Smith sur TED.com 

Images : flickr.com (licence Creative Common)



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