Quelles compétences pour le 21ème siècle ?

Photo : Kevin Dooley

Parcourez les offres d'emploi d'un site tel que www.apec.fr ou www.cadremploi.fr : la plupart des annonces requièrent de la part des candidats une expérience de 2 à... 10 ans dans un poste similaire. Autrement dit, l'expérience et les connaissances sont considérées comme indispensables et suffisantes, pour occuper un poste. En 2012, est-ce encore le cas ?
Même si le phénomène est encore rarissime en France (clone, vous avez dit clone ?), certains recruteurs ont pris conscience de la nécessité d'autres compétences chez les candidats. Au-delà (et parfois même à la place) de l'expérience d'un métier ou d'un secteur, ils recherchent la trace, dans le parcours d'un candidat, de sa capacité à se remettre en question, à se réinventer. C'est-à-dire à faire preuve de curiosité, de flexibilité, et d'intelligence relationnelle.



En effet, si un candidat est doté d'une expérience au long cours et de connaissances encyclopédiques sur un domaine, rien ne garantit que cela lui permettra de croître dans son nouveau poste, c'est-à-dire d'acquérir de nouveaux savoirs et savoir-faire. Car, au-delà de la performance initiale, c'est le potentiel de croissance qui sera déterminant, surtout pour les postes ayant une dimension managériale et de leadership. De plus, un candidat issu d'un secteur différent apportera un regard neuf, et ne sera pas bridé par les habitudes des professionnels du secteur, habitudes confortables mais pas toujours efficaces.

C'est enfoncer une porte ouverte que de rappeller que nous vivons dans un monde qui change, et qui change de plus en plus vite. Un tel monde est, par nature, imprévisible : bien malin qui pourrait affirmer où le monde en sera dans un an... même sans invoquer les prédictions du calendrier Maya. A tout point de vue, économique, financier, social, écologique, sanitaire, l'histoire du monde de demain reste à écrire.

Bifurcation (Source : Wikipedia)

D'après la théorie du chaos, l'accélération des changements est peut-être le signe précurseur d'une bifurcation, d'un basculement vers un nouvel état stable. En attendant ce nouvel âge d'or (ou de plomb ?), il est nécessaire non seulement de savoir s'adapter, mais même d'aller au devant du changement : mieux vaut tenir le volant que d'être un passager balloté par l'environnement.


Pour prendre en main la conduite de son parcours. Il est nécessaire d'accepter de prendre des risques, de sortir de sa zone de confort. Etre capable de s'adapter à des conditions nouvelles et inattendues. Etre capable de le faire en compagnie d'autres, peut-être moins motivés et plus inquiets que vous. 

Whitney Johnson

Dans une vidéo,  Whitney Johnson, suggère l'approche suivante (valable aussi bien pour un individu... que pour une société) :

1. Choisissez un besoin peu ou mal satisfait (votre marché !)
2. Identifiez vos forces pour satisfaire ce besoin (de préférences, des forces rares, car ce sont vos différentiateurs)
3. Prenez du recul : c'est en voyant large que vous saurez par quelle porte sortir de votre zone de confort.
4. Laissez émerger votre stratégie (en se souvenant qu'une stratégie donne une direction, pas nécessairement une feuille de route gravée dans le marbre).

Si vous êtes un recruteur, la prochaine fois que vous verrez le CV d'un candidat ayant eu un parcours "atypique" et non linéaire, résistez à la tentation de le mettre tout de suite dans la pile des "NON". Demandez-vous de quels savoir-être rares et indispensables ce parcours est la preuve.

Si vous êtes un candidat, la prochaine fois qu'un recruteur vous posera la question "Où vous voyez-vous dans 5 ans ?", préparez-vous à répondre "Certainement pas en train de faire la même chose qu'aujourd'hui !".

Auteur : Lionel Ancelet - Coach et formateur


Une autre vidéo de Whitney Johnson, secrétaire devenue gestionnaire de fonds d'investissement : http://youtu.be/FPFMcCgWCdg (TEDx).