Pensée ou Sentiment ?
Quelqu'un dont le mode de décision favori est la Pensée (T) va privilégier une approche analytique, qui se veut rationnelle. A partir des données dont il dispose et de l'objectif à atteindre, il va appliquer une règle logique pour prendre sa décision. Il raisonne essentiellement en termes de causes et d'effets, et examine la situation "de l'extérieur". Il s'exprime de manière claire et directe, même pour annoncer une mauvaise nouvelle : pour lui, la vérité est plus importante que le tact. Il est d'ailleurs à l'aise pour formuler des critiques, et il considère celles qu'il reçoit comme des informations utiles.
A l'inverse, une personne qui utilise préférentiellement la fonction Sentiment (F) va utiliser une approche empathique pour prendre une décision. Elle tendra à se mettre à la place des personnes impactées par la décision, et se décidera à partir du ressenti qu'elle pressentira chez eux. Elle examine donc la situation "de l'intérieur", et décide en fonction de ses valeurs personnelles. Elle s'exprime de préférence de manière diplomatique, préférant le tact à la vérité brute. Formuler des critiques ne lui est pas toujours facile, car elle craint de blesser son interlocuteur. De même, elle prend souvent à coeur les critiques qu'elle reçoit.
Ni bonne, ni mauvaise préférence.
Les termes "pensée" et "sentiment" ne doivent pas porter à croire que seuls les "T" sont logiques, ou que les "F" sont des sentimentaux émotifs ! Ainsi, un manager "T" à qui l'on demanderait de choisir quel membre de son équipe licencier pour raisons économiques comparerait les salaires des uns et des autres, et se demanderait quelles compétences sont indispensables au bon fonctionnement de l"équipe, pour prendre sa décision. Un manager "F" à qui l'on demanderait de prendre le même type de décision se préoccuperait sans doute d'abord de l'impact sur les personnes concernées, par exemple en évaluant leur difficulté à retrouver un emploi compte tenu de leur âge et de leur expérience. Il tiendrait aussi compte de leur situation personnelle : famille à nourrir, crédits à rembourser...
Bien entendu, ces deux manières d'aborder une décision sont également justifiées, et doivent idéalement être combinées : tenir compte des données et des objectifs quantitatifs, mais aussi des impacts humains. Combinées avec les fonctions Sensation (S) et Intuition (N), les fonctions Pensée (T) et Sentiment (F) constituent un puissant outil d'analyse de situation et de prise de décision : examiner les faits et les détails (S), prendre du recul et imaginer des scénarios (N), envisager des solutions logiques (T) et tenir compte des aspects éthiques et humains (F). Plusieurs itérations peuvent même être envisagées, si nécessaire.
Développer sa préférence opposée
Pour développer la fonction Pensée, exercez-vous à formuler objectivement vos souhaits et vos critiques. En effet, votre pente naturelle est d'être d'abord soucieux du bien-être d'autrui, parfois au point de ne pas oser vous affirmer. Il ne s'agit pas de devenir odieux, mais simplement d'apprendre à être plus assertif. Si on vous demande votre avis sur un travail que l'on vous soumet, ne vous contentez pas de dire tout ce que vous trouvez bien, et osez formuler aussi des critiques (constructives et justifiées !)
Pour développer la fonction Sentiment, réfléchissez à ce qui est important pour vous, c'est-à-dire à vos valeurs. Soyez aussi attentifs à vos émotions, par exemple en écoutant de la musique sans rien faire d'autre. Réfléchissez à ce que vous aimez et n'aimez pas, sans chercher à le justifier rationnellement. Exercez-vous à exprimer vos sentiments à vos proches, et à voir aussi les bons côtés des gens et des choses.
Et vous, dans quelle préférence vous reconnaissez-vous : Pensée ou Sentiment ? Dans un prochain article, nous aborderons la quatrième et dernière dimension des modèles MBTI et CCTI : l'axe Jugement-Perception.
Auteur : Lionel Ancelet - Coach & Formateur
Crédit photos : LoveLornPoets, MasterMaq, KneffPhotography (flickr.com)
Pour aller plus loin : le livre Deviens qui tu es, de Pierre Cauvin et Geneviève Cailloux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire