Maud Gelade |
Maud Gelade est gérante du cabinet ABCCompétences. Elle répond à nos questions sur le bilan de compétences, et
notamment sur l’aspect crucial de son financement.
Pouvez-vous nous présenter votre cabinet en quelques
mots ?
Nous accompagnons depuis 16 ans les salariés dans leur
mobilité professionnelle. Depuis
notre création, nos consultants ont accompagné plusieurs milliers de personnes,
sous la forme de bilans de compétences, de bilans de carrière, de coaching, d’outplacement
et de formations RH.
Etes-vous spécialisés dans un secteur
particulier ?
Nous sommes un
cabinet généraliste, et nous accompagnons des salariés de tous les secteurs,
aussi bien cadres que non-cadres. Nous avons la conviction qu’il est
indispensable d’avoir une vision globale du marché du travail pour pouvoir aider
efficacement quelqu’un à évoluer professionnellement.
Constatez-vous une évolution dans le type de
demandes ?
L’époque où l’on
exerçait le même métier toute sa vie, parfois dans la même entreprise, est
révolue. Plutôt que de subir une mobilité forcée, les salariés sont de plus en
plus nombreux à vouloir prendre leur destin professionnel en main. Un bilan de
compétences leur permet de prendre du recul par rapport à leur parcours et à
leurs priorités, et d’effectuer des choix informés et réfléchis.
Pour les
entreprises aussi, proposer des bilans leur permet de mieux gérer les carrières
et la mobilité. Tout le monde y gagne ! Du coup, le nombre de demandes
augmente, mais comme les budgets sont limités, elles ne peuvent pas toujours
être satisfaites.
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Quelles sont les possibilités de financement ?
Elles sont
multiples. Première possibilité : un salarié peut faire une demande de
financement auprès de l’OPACIF (Organisme
Paritaire au titre du Congé Individuel de Formation) auquel cotise son
entreprise. S’il veut effectuer son bilan de compétences sur son temps de
travail, il devra bien entendu demander à son employeur à bénéficier d’un CIF
d’une durée de 24 heures (étalées dans le temps, sur plusieurs semaines).
Mais s’il préfère que sa démarche reste confidentielle, il peut s’adresser
directement à l’OPACIF, et effectuera dans ce cas son bilan en dehors des
heures de travail.
Autre possibilité : le DIF (Droit Individuel à la Formation) qui peut être sollicité auprès de
l’employeur dès un an d’ancienneté, à raison de 20 heures par an. Attention, un
employeur peut refuser l’accompagnement sur deux exercices consécutifs.
Troisième
possibilité : le plan de formation de l’entreprise. Dans ce cas-là, c’est
en général l’entreprise qui propose le bilan à un salarié, par exemple en vue
d’une mobilité interne. C’est une proposition que l’on a tout intérêt à
accepter, car elle représente une opportunité dans une carrière !
Enfin, il reste
possible de s’auto-financer. Notre cabinet étudie avec la personne ses besoins
et son budget, et lui propose un bilan de compétences sur mesure. Avec, bien
entendu, la possibilité de payer en plusieurs fois.
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Et quand on n’est pas salarié ?
En fin de CDD, il
est possible de bénéficier d’un CIF financé par le FONGECIF.
Si on est incrit
à Pôle-Emploi, il n’y a plus guère de possibilités de bénéficier d’un bilan
digne de ce nom, sauf si l’on est dans un dispositif CRP (Convention de Reclassement Personnalisé, en cas de licenciement
économique). C’est alors l’OPCALIA qui finance. En dehors de ce cas, il reste
l’auto-financement.
Et si l’on est
travailleur indépendant, ou intermittent du spectacle, ou bien patron de TPE,
il existe aussi des solutions : CRMA, AFDAS, OPCALIA ou AGEFOS PME,
etc.
J’invite les
personnes intéressées à nous contacter, nous étudierons avec elles toutes les
possibilités, et leur proposerons un bilan sur mesure « pour de
vrai » !
Un mot pour finir ?
Nous constatons malheureusement qu’un grand nombre de bilans
de compétences sont entamés dans l’urgence d’une situation de crise, par
exemple un licenciement imminent. Ne pas attendre d’être au pied du mur avant
d’entamer sa démarche, c’est le conseil que je donne aux salariés : on
peut ainsi le cas échéant négocier avec son employeur, mieux gérer son temps,
et prendre des décisions posément.
La vie est trop
courte pour s’ennuyer dans son travail ! Effectuer un bilan de compétences
permet de clarifier ses priorités et de savoir où investir son temps et son
énergie.
Propos recueillis par Lionel Ancelet
ABC Compétences : www.abccompetences.fr / contact@abccompetences.fr / 01 42 62 46 90
Les entreprises ont en France une obligation légale et financière de formation envers leurs collaborateurs : au minimum elles doivent directement ou par impôt consacrer 1.6% de leur masse salariale à la formation professionnelle continue. Elles doivent également respecter les procédures des DIF, CIF etc.
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