D'après une
étude récente sur la satisfaction au travail, réalisée dans 8 pays européens, plus d'un salarié sur deux (57%) ne travaille pas dans le
domaine d'activité auquel il aspirait en commençant ses études. Pourtant, deux tiers (68%) des personnes interrogées avaient au départ un
plan de carrière précis. L'étude ne dit pas pourquoi ni comment l'on peut se retrouver dans un métier différent de celui que l'on envisageait pendant ses études. Est-il pour autant trop tard pour se reconvertir ? Et surtout, comment identifier avec une relative certitude une voie davantage conforme à ses aspirations ?
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Avant d'examiner une solution possible, attardons-nous quelques instants sur les travaux d'
Amy Wrzesniewski, de l'école de management de Yale. Dans une publication de 1997, elle identifiait 3
niveaux de satisfaction au travail. Chacun de ces niveaux correspond à une vision, ou perception, différente. Le sens donné au travail n'est pas le même selon les cas :
- Premier niveau : vous voyez votre travail comme un simple job. Ce qui vous motive, ce sera le salaire à la fin du mois. Travailler est perçu comme un mal nécessaire, une corvée inévitable. Vous n'attendez rien de particulier de votre activité, si ce n'est la fin de la journée, le week-end, les vacances, et pour finir la retraite, vécue comme une libération.
- Deuxième niveau : vous envisagez votre travail comme une carrière. La rémunération et l'avancement vous stimulent. Travailler est pour vous une course, une compétition. Vous en attendez un certain prestige, et du pouvoir (pouvoir hiérarchique ou sur les orientations stratégiques de l'entreprise). Vous attendez avec impatience votre prochaine promotion.
- Troisième niveau : pour vous, votre travail est une véritable vocation. L'activité en elle-même vous motive, elle est parfaitement en phase avec vos valeurs et vos aspirations. Vous ressentez votre travail comme une mission, une vocation, une passion, voire un privilège. Ce que vous en attendez, c'est de vous réaliser, et peut-être au passage de contribuer à améliorer le monde qui vous entoure. Et ce que vous voulez, c'est encore plus de travail !
Ces trois niveaux correspondent à la célèbre anecdote des
trois tailleurs de pierres dont le premier déclare, pour décrire son métier, "
Je gagne ma vie", le second "
Je taille des pierres" et le troisième "
Je construis une cathédrale". Elle illustre au passage que la perception que nous avons de notre travail n'est liée ni à son contenu, ni à son salaire. Un cadre supérieur peut vivre l'enfer chaque jour au bureau, tandis qu'un patissier peut s'épanouir dans son atelier...
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Alors, comment passer d'un job que l'on exécute en traînant des pieds à une passion qui nous porte jour après jour ? Il faut commencer par identifier ce que nous recherchons à travers notre
activité professionnelle : quel genre d'activités quotidiennes, quel type d'interactions avec nos collègues, clients, fournisseurs, dans quel environnement de travail, quelles finalités recherchons-nous : argent, pouvoir, style de vie, esthétisme, voyages, contacts, et bien d'autres encore. C'est ce qu'un
bilan de compétences vous permet d'accomplir, car il est loin de se limiter à "un bilan des compétences". En effet, non seulement il vous permettra de dresser l'inventaire des
connaissances,
compétences et
talents que vous avez pu développer au fil du temps, mais aussi d'identifier ce qui fait (fera ?) qu'un métier soit vécu comme une
véritable vocation et non plus comme un mal nécessaire. Et, bien entendu, il vous permettra de confronter votre
projet professionnel à la réalité du marché, afin que ce projet devienne une réalité plutôt qu'un rêve déçu !
Auteur : Lionel Ancelet
merci pour cette information pertinente
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