ABC Compétences

29 décembre 2011

Rémunération des cadres : quel bilan pour 2011 ?

Le Groupe Cegos a publié récemment une étude sur la rémunération des cadres en France en 2011, ainsi que sur leurs attentes vis-à-vis de leur entreprise, et sur les objectifs de la Direction des Ressources Humaines.
Quels en sont les principaux enseignements ? Tout d'abord que, malgré la crise, plus de 70% des cadres ont bénéficié d'une augmentation en 2011 (ils étaient moins nombreux en 2010). Ce qui ne les empêche pas de déplorer une dégradation de leur pouvoir d'achat. Ensuite, qu'il y a parfois d'importants décalages entre les attentes des cadres et les stratégies d'orientation des DRH.


L'enquête concernait des entreprises de toutes tailles, aussi bien dans le secteur des services que dans celui de l'industrie. Il en ressort que 72% des cadres interrogés déclarent avoir reçu une augmentation en 2011 (contre 67% en 2010). Cette évolution de la rémunération peut être le reflet d'une augmentation générale, d'une augmentation individuelle, ou d'une combinaison des deux. Dans un contexte économique difficile, les DRH disposent de moyens limités pour contenter tout le monde, et notamment pour récompenser la performance sur une base annuelle. Ils s'efforcent donc de mettre en place des cycles plus longs, en général de trois ans.

Malgré la proportion élevée de cadres ayant bénéficié d'une augmentation, près de la moitié d'entre eux (48%) constate une dégradation de son pouvoir d'achat. En effet, les DRH doivent, avec des moyens limités, faire face à des besoins multiples : essayer tant bien que mal de maintenir le pouvoir d'achat de leurs salariés, de récompenser la performance, d'assurer l'équité au sein de l'entreprise, de fidéliser les talents, et de compenser la diminution des prestations sociales de l'Etat.
En termes de motivation, les cadres attachent moins d'importance aux augmentations individuelles et plus d'importance aux augmentations générales que les DRH. De même, les cadres sont davantage sensibles au "monétaire différé" (protection sociale, retraite, épargne, actionnariat collectif) que les DRH. Globalement, l'étude semble montrer un attachement croissant des cadres à la récompense de la performance collective et à la transparence des rémunérations, tandis que les DRH fonctionneraient encore selon un schéma "classique" d'hyper-sélectivité. De même, ils sont plus nombreux à attendre des actions concrètes en faveur de l'équité des rémunérations entre hommes et femmes.

Du côté des DRH, les marges de manoeuvre, notamment en termes de budgets alloués aux augmentations (générales et/ou individuelles) sont faibles, ce qui ne manquera pas de placer les managers dans des situations délicates face à leurs équipes.
Dernier point : bien plus que les DRH, les cadres attendent de l'entreprise la possibilité d'équilibrer réellement vie professionnelle et vie personnelle, un meilleur partage des profits de l'entreprise, et une responsabilité sociale de l'entreprise. Ce qui, dans le contexte économique actuel, risque de constituer un réel défi.

Lionel Ancelet

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